Les émotions se déclenchent bien souvent malgré nous, avec une intensité plus ou moins forte, en fonction des situations que nous vivons dans notre quotidien. Elles peuvent tout aussi bien être plaisantes que déplaisantes.
« L’émotion est une certaine façon d’appréhender le monde »
Jean-Paul Sartre.
La clé est peut-être d’apprendre, le plus tôt possible, à réguler leur intensité, trouver la juste mesure en fonction des situations que nous vivons, que ce soient des émotions négatives ou positives, afin de ne pas impacter notre santé.
Comment se manifestent les émotions ? Quel rôle ont-elles ? Jusqu’où peuvent-elles nous envahir ? Faut-il les mettre à distance ? Doit-on les réprimer ou plutôt les accepter telles qu’elles se présentent à nous, apprendre à les exprimer pour mieux les apprivoiser et les comprendre ?
Depuis notre enfance à l’âge adulte, nous construisons nos habitudes émotionnelles en fonction de notre environnement et nos expériences vécues.
Il n’est, certes, pas toujours évident de réfléchir avant d’agir en fonction des situations qui se présentent à nous. Le sujet est tellement vaste quand on aborde les émotions car c’est peut-être le point central de notre existence, ce qui fait que nous sommes Humains.
Nuance entre émotions, sentiments et pensées
Cette différence est très subtile parce que les sentiments, les émotions et les pensées sont intimement liés, avec toutes leurs variations et nuances de « couleurs ».
Les sentiments sont des états affectifs qui durent plus longtemps et qui peuvent au fur et à mesure évoluer et changer dans le temps.
Par exemple : la confiance et la méfiance, l’amour et la haine, la sécurité et l’insécurité, le bonheur et le malheur, l’injustice ou justice, le mérite…
Les émotions, quant à elles, sont des réactions spontanées à une situation et elles durent peu de temps.
Par exemple : la tristesse, la joie, la colère, la peur, le dégoût, l’enthousiasme, l’humiliation, le courage, l’espoir…
Comme des vases communicants, les émotions nourrissent les sentiments et pensées, et vice versa.
L’émotion est fortement reliée au physique, et elle est ressentie dans le corps. Quant à la pensée, elle se loge dans notre tête.
Nous pouvons ressentir des émotions tout aussi bien négatives, que positives dans une même journée. De même pour les sentiments et les pensées. Parce c’est cela Être Humain !
L’émotion, une énergie en mouvement pouvant être réparatrice, aidante et créatrice
C’est un mouvement extérieur qui fait naître un mouvement de l’intérieur et qui doit s’extérioriser. L’émotion est un état intérieur, une réaction affective face à ce qui nous arrive. Elle sert de filtre entre l’extérieur (l’environnement), et l’intérieur (la psyché).
Dans notre société actuelle, on parle tellement de bien-être, d’accessibilité au bonheur absolu, qu’on finirait par croire que les émotions dites négatives sont nuisibles au point de vouloir les entériner, voir les nier. Et bien non, laisser remonter ses émotions et ses sentiments non agréables, permet de prendre conscience qu’il y a un problème à résoudre ou une situation à améliorer pour continuer d’avancer sur son chemin de vie.
Contrairement aux idées reçues et aux croyances éducatives, l’émotion est très utile parce qu’elle guide l’organisme et veille à sa conservation.
En effet, les émotions sont essentielles à notre survie. Elles ont joué un rôle majeur dans l’évolution de l’homme depuis la nuit des temps : la peur, pour se protéger du danger. La colère pour mobiliser son énergie et défendre son territoire.
A sa naissance, l’être humain dispose de quatre émotions naturelles de base : la peur, la tristesse, la colère et la joie. L’émotion n’est pas négative en elle-même. C’est un message à écouter.
Certes elles peuvent parfois déborder et avoir un impact négatif sur autrui et sur soi-même. Cela peut arriver à tout le monde de subir une dérégulation émotionnelle quand une émotion est très forte, lorsque la personne fait face à une situation inadmissible, sortir de ses gonds ! Par exemple quand des choses aberrantes lui sont dites et où il y a une souffrance générée par cette relation parce qu’elle touche la personne au plus profond d’elle-même dans son affect. Afin de se préserver, le meilleur conseil est de mettre de la distance, de s’éloigner, de dévier le stimulus.
Là où cela devient très problématique, c’est lorsque l’on se situe dans les extrêmes : la personne ayant des émotions exacerbées ou celle qui au contraire est dénuées d’émotions ; ce qui est pathologique dans les deux cas. Je pense notamment au trouble de la personnalité borderline. Les personnes qui en sont atteintes masquent leurs émotions, avant d’exploser. L’insomnie est un autre facteur qui peut conduire à la dérégulation émotionnelle.
Vouloir retenir, intérioriser ses émotions est une erreur.
Chaque émotion possède un sens spécifique et signale quelque chose de précis. Il est donc important de les nommer, de les identifier pour mieux les comprendre.
Les émotions, lorsqu’elles sont bien canalisées, nous permettent aussi d’être créatif, inventif, d’être dans l’action, c’est comme une impulsion de vie !
Les émotions nous permettent d’agir, de réagir, de s’affirmer et aussi de réfléchir, de prendre des décisions, ainsi que d’entrer en relation avec son environnement, avec des personnes et son imaginaire…
Les artistes et créateurs vont utiliser leurs émotions, liées pour beaucoup à leur hypersensibilité, en les représentant sur une toile, ou en composant un morceau de musique ou jouant un instrument, en écrivant un livre…
L’essentiel est de trouver un sens à ses émotions, et d’en générer quelque chose qui fait du bien à soi et aux autres. L’émotion est une énergie créatrice qui permet d’exploiter tous ses potentiels et d’amener à la réflexion sur notre condition humaine.
Une métaphore, que j’aime beaucoup, au sujet des émotions d’Estelle M. Morin, psychologue, professeure titulaire au Département de management à HEC Montréal et membre du Consortium de recherche sur l’intelligence émotionnelle appliquée aux organisations (CREIO) :
« Comme l’eau, elles coulent. Et si on met un barrage, il y aura de la pression en amont. Il faut donc une manière de réguler l’eau qui circule, au risque de voir le barrage s’effondrer et la rivière sortir de son lit. Gérer ses émotions, c’est réguler cette pression. Comment le faire ? D’abord, en se posant des questions qui permettent d’identifier le ressenti : comment je me sens ? Qu’est-ce que ça signifie ? Et je fais quoi avec ça pour continuer à accomplir mes tâches ?».
La sophrologie va permettre de réguler au mieux ce flux émotionnel qui circule en nous afin d’éviter cette pression, ce débordement. Et cela passe par une meilleure connaissance de soi.
Apprendre à réguler ses émotions avec la sophrologie :
Chacun de nous va exprimer ses émotions de différentes manières et trouver leurs solutions pour réguler, régler au mieux le thermostat.
Nos émotions sont l’expression de notre vie affective. Les accueillir, les observer, les reconnaitre, les accepter et leur permettre de s’exprimer au bon moment est indispensable à notre équilibre physiologique et psychique. C’est ainsi que l’on préserve son énergie vitale et que l’on peut se sentir plus en phase avec sa sensibilité.
En sophrologie, on parle de phénoménologie. La démarche consiste à adopter une attitude phénoménologique, qui va permettre à la personne de s’éloigner de son attitude naturelle à se tourner vers l’extérieur en l’invitant à se tourner vers l’intérieur et ainsi prendre conscience de ses ressentis, émotions, pensées et sensations corporelles du moment.
Lors de la séance la personne accueille tous les phénomènes corporelles ou psychiques vécus à travers les différentes techniques expérimentées et en fin de séance la personne peut les verbaliser à sa sophrologue. Les émotions sont une force de vie qui ne demandent qu’à s’exprimer et s’imposer. Des messages à écouter, qui nous définissent en tant qu’Être humain et qui sont révélateurs de notre parcours de vie.
Visant à réconcilier le corps et l'esprit, la Sophrologie est une approche psychocorporelle qui aide à mieux "gérer" ses émotions.
La pratique de la Sophrologie avec l’acceptation de ce qui se passe en nous, nous permet d'apprivoiser nos émotions ressenties et de les replacer d'une manière différente dans la logique de notre histoire personnelle afin de ne plus les subir.
Par la phénoménologie, la conscience se dévoile et met au grand jour ce qui était resté dans l’ombre : le sujet est acteur de son propre changement, en travaillant sur ses capacités et ressources et non sur son symptôme. Être accompagné par un sophrologue permet de mieux se connaitre et de prendre conscience que le milieu culturel, familial et social nous façonne tout au long de notre vie.
On porte ainsi un nouveau regard sur le monde qui nous entoure et sur soi-même.
Vivre l'instant présent, chercher activement les points qui peuvent être positifs dans une situation et leurs bénéfices potentiels, ne pas se laisser envahir par les émotions des autres en apprenant à se préserver, savoir se réjouir ! ..... et ainsi vivre plus harmonieusement avec ses émotions...